naissait Mini-Loup. À l'époque j'avais écris un long texte que je n'avais jamais publié. Le voici donc.
Après avoir eu une fausse alerte en décembre, je ne cessais de dire en blague « J’ai pas le temps d’accoucher avant le 15 janvier ». Comme la date présumée de mon accouchement était le 21, c’était quand même assez logique. Malgré cela, j’étais persuadée de retarder, comme je l’avais fait au plus grand, surtout quand j’ai appris le 5 janvier que bébé n’était pas encore engagé. En effet, comme son grand frère, Mini avait décidé de rester haut dans ma bedaine.
La fin de semaine du 13 janvier, j’étais assez fatiguée, les nuits étaient courtes, je ne cessais de me lever pour aller aux toilettes et le temps des Fêtes avait été fatigant. En plus, je commençais à angoisser devant le congélateur, toutes mes réserves étant épuisées et voyant la naissance s’en venir à grands pas. Ma mère a donc proposé que nous passions ce samedi-là à cuisiner. Elle m’a fait quatre recettes différentes, que j’ai fait congeler, ce qui m’a rassurée sur le sort de ma petite famille après la naissance. À ce moment, j’ignorais encore si je pourrais tenter un AVAC (Accouchement Vaginal Après Césarienne) ou pas.
Malheureusement, à cause d’un concours de circonstances, je n’avais pas vu mon médecin depuis le 18 décembre, de sorte que j’ignorais les conclusions du spécialiste rencontré le 5 janvier. Après une période d’angoisse, je m’étais calmée, espérant rejoindre le médecin le lundi suivant.
Le dimanche soir, je suis donc allée souper en famille chez mes parents. Je me sentais super bien, relaxe et détendue. J’avais quelques contractions, mais elles étaient loin d’être très fortes et sûrement pas régulières. Nous sommes revenus à la maison assez tôt, Gabriel ayant de l’école le lendemain matin. Mâle Alpha était assez nerveux, puisqu’il se préparait à commencer un nouvel emploi le lundi alors nous nous sommes couchés assez tard. Une fois au lit, j’ai commencé à sentir des contractions de plus en plus régulières. En plaisantant, j’ai dit au papa « J’ai plein de contractions, toi qui n’arrêtes pas de traiter Bébé de contrarieux, il ne pourrait pas choisir une pire journée que demain pour venir au monde. » et lui de me dire « Ouin, j’avoue que ça paraît mal la première journée de travail ». Ne voulant pas l’énerver et lui permettre de dormir, je me suis couchée en me disant que ça passerait. J’ai finalement réussi à m’endormir vers deux heures du matin, en me faisant toutes sortes de scénarios.
Vers 5 heures, une douleur intense m’a réveillée. Encore des contractions, plus rapprochées et surtout, plus régulières. Mais j’ai toujours mon chum qui commence un nouveau boulot, ainsi qu’un grand de 6 ans qui dort au sous-sol et qui doit aller à l’école. Je décide donc de me lever, sans alerter personne, et de finaliser quelques préparatifs. Premièrement, les vêtements du grand ne sont pas prêt, je lui fais donc un sac pour amené chez mamie et papy où il dormira pendant mon séjour à l’hôpital. Ensuite, je m’assois pour écrire des petits mots à l’attention de son éducatrice et de son enseignante pour les aviser que je risque d’accoucher sous peu. Malgré les contractions de plus en plus douloureuses, je refuse encore de croire que je suis vraiment en travail! Je crains une fausse alerte.
Une demi-heure passe ainsi, j’effectue diverses petites tâches, mais devant les douleurs qui augmentent je me décide à réveiller Mâle Alpha. Je lui fous une montre dans les mains, lui ordonnant de minuter mes contractions. Entre deux bâillements, celui-ci s’exécute. Je suis aux 90 secondes! Merde!!! Je veux que Petit Loup soit en route pour l’école avant de partir et il reste encore 1h30 à passer avant que ce soit possible! J’appelle à la maternité où l’infirmière ne peut se prononcer par téléphone.
Comme je sais que bébé est haut, que je n’ai pas perdu les eaux, que je le sens bouger entre les contractions, je décide de prendre le risque d’attendre. À 6h10 je réveille mon amoureux qui s’est rendormi (!) je l’envoie réveiller fiston et je me promets de ne pas gémir devant lui, promesse que je ne tiendrai évidemment pas. Une fois Fiston en haut, je lui donne ses vêtements, Papa lui prépare son p’tit déjeuner et nous lui disons que nous allons aller le reconduire au service de garde ce matin. Je vais dans ma chambre pour m’habiller et, tout en essayant de mettre mes bas, je pousse un gémissement. Mon adorable garçon vient me voir en peur, et me donne un bisou, pour que ça fasse moins mal.
À 7h tapante nous sommes dans la cour d’école. Papa entre avec Petit Loup et explique à l’éducatrice pourquoi nous lui demandons exceptionnellement de le garder ce matin. Super gentille, celle-ci lui dit d’aller me rejoindre qu’elle s’occupe de lui. Nous partons donc en direction de l’hôpital. Sincèrement, je n’ai jamais trouvé le trajet aussi long entre chez moi et le Chul, ni la route aussi défoncée.
Une fois à l’accueil de la maternité, j’ai rapidement eu droit à un examen. Deux en fait, une stagiaire a commencé par m’enfoncer un thermomètre en dessous de la langue (ayoye!) puis ce fut la course pour trouver le cœur d’un bébé qui ne veut pas être dérangé et pour finir la vérification de ma dilatation. La demoiselle en stage n’étant pas certaine des mesures, une infirmière a dû refaire l’examen à mon plus grand déplaisir… Jusqu’à ce qu’elle me dise que j’étais à 3+ (donc presque 4 cm) de dilatation!
Après, ce fut un branle bat de combat. On me transfert du côté de la clinique GARE, vu que je suis en situation d’AVAC, alors que je ne sais toujours pas les conclusions du médecin. Une infirmière stressée et stressante m’oblige à me coucher sur le dos pendant qu’elle cherche le cœur du bébé. Je ne sais pas si vous le savez, mais lorsque l’on contracte, être couché sur le dos est la position la plus inconfortable possible. Pendant que mon amoureux est parti m’inscrire à l’admission, je me mets à avoir la nausée et je demande à la Mme de pouvoir m’asseoir, « S.V.P., je peux m’asseoir je ne me sens vraiment pas bien » Et elle qui panique et qui me répond « Ben là madame, restez couché, j’entends pas bien le cœur du bébé » d’un ton qu’on utilise pour calmer les caprices d’un bambin. Un peu fru je lui dis « C’parce que j’vais vomir si ça continue ». Elle m’amène donc un plat et consent à relever l’angle de ma tête de lit de quelques degrés. Mais elle continue de paniquer (ça fini par être contagieux) parce qu’elle n’arrive pas à différencier le pouls du bébé du mien.
Arrive ma sauveuse (salvatrice?), Karine! Une gentille infirmière qui elle est super calme. Elle va passer la journée avec nous, puisque je suis considérée comme à risque étant donné mes antécédents de césarienne. Mon médecin finit par arriver, elle se fait rassurante, les mesures de bébé sont beaucoup plus petites que celles de Gabriel alors je peux espérer avoir un accouchement naturel. Elle appelle rapidement l’anesthésiste pour que je puisse bénéficier d’une péridurale. Il est en salle de césarienne, mais il finit par arriver, à mon grand soulagement.
Bon, un autre pépin, il y a une intrusion au domicile de mon médecin, elle doit donc s’absenter, le temps d’aller voir ce qui se passe chez elle. Par chance, elle n’habite pas loin de l’hôpital. Pendant ce temps, je ne souffre plus (décidément, l’endurance et moi, ça fait deux). Par contre, je suis obligée de demeurer couchée à cause du foutu moniteur. Comme bébé est peu réactif et qu’en plus il s’agit d’un AVAC, je dois être surveillé de très près. Le docteur étant absent, la résidente de garde vient pour m’examiner, elle m’apprend une bonne et une mauvaise nouvelle. Premièrement, je suis dilatée à 7 (Yeah!). Deuxièmement, le bébé est encore haut, il n’est pas du tout engagé. Elle se fait donc très pessimiste face à un accouchement naturel, elle croit que ça se terminera en césarienne (Doh!).
Pendant ce temps, à l’extérieur, le vent s’est levé et la neige s’est mise à tomber. Il fait tempête sur la ville de Québec. Avec cette température, nous avons eu droit à une panne d’électricité, par chance, l’hôpital est équipée de génératrices. Décidément, bébé avait bien choisi sa journée.
Quand mon médecin revient, vers 11h45, je suis persuadée que l’aventure de l’AVAC est terminée et que je vais avoir une césarienne. Je ne suis pas particulièrement triste, l’important pour moi c’est d’avoir un bébé en santé peut importe la méthode utilisée. Lorsque la résidente lui fait part de ses conclusions, ma doc décide de m’examiner de nouveau. Surprise, bébé est engagé! Elle l’aide à se tourner du bon bord, il a le nez dans le mauvais sens, puis quelques minutes plus tard me dit de pousser!
Pousser? Hein? Quoi? Déjà? Comment on fait ça? Pis ça fait mal! La douillette en moi n’est pas très efficace à la première poussée. J’ai dû l’être plus par la suite, parce que seulement trois autres poussées furent nécessaires pour sortir bébé de là. Quand j’ai senti qu’il était à demi sorti, un sentiment de joie m’a envahie. Et comment dire ce que j’ai ressenti lorsqu’enfin on a déposé mon bébé sur mon ventre. En fait, la seule raison pour laquelle je voulais tenter un AVAC était ce petit moment. Celui où je pouvais sentir sur moi mon bébé, encore tout recouvert de vernix. Ce premier contact m’était très précieux. Papa a coupé le cordon, il ne voulait pas trop, mais ma doc lui a dit qu’elle avait besoin de son aide. Sentir son bébé sur soi est tellement magique, il est chaud, doux, les sentiments qui m’ont habitée à ce moment sont indescriptibles.
Cette naissance a été marquante pour moi. J'ai aimé comment j'ai géré ce moment. Je suis aussi fière de mon travail de maman. Après 6 ans de maternité, il était temps!
mardi 17 juillet 2007
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3 commentaires:
Touchant, ce récit...
Tout a fait toi :) J'ai fait lire à Tapon et il trouve donc que j'ai des accouchements plates :p
C'est quoi un accouchement plate? UN accouchement peut être plate? moi il me semble que par définition c'est magique!
C'Est sur que c'est moi... c'est moi qui raconte :)
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